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C’est le dimanche 11 septembre 2022 que la SHVV a pu renouer avec sa tradition d’un voyage annuel, après deux années d’interruption dues au Covid, 46 participants ont répondu à l’invitation d’une découverte de la région de Wissembourg qui s’est déroulée en cinq étapes.

Le Geisberg, dernière colline sous-vosgienne de l’Alsace du Nord, a permis de camper le décor, Wissembourg et sa vieille ville autour de l’abbatiale Saint Pierre et Saint Paul, Altenstadt et la frontière allemande toute proche.  Mais le Geisberg présente aussi beaucoup d’intérêt sur le plan historique : En effet quatre batailles  s’y sont déroulées depuis le début du XVIIIe siècle dont la victoire en 1793 du général Lazare Hoche sur les autrichiens mais aussi la bataille du 4 août 1870 qui a marqué le début de la guerre de 1870-1871. Elle s’est soldée par la défaite des français, très inférieurs en nombre avec un rapport de 1 à 10, face aux régiments bavarois et prussiens. C’est sans doute le fait que les français occupaient le sommet du Geisberg qui explique que le nombre de victimes côté français, 1100, est inférieur aux 1300 morts du côté allemand ; mais le général Douay, commandant les forces françaises y fut mortellement blessé. Un monument commémorant les victimes françaises fut érigé en 1909 donc durant l’annexion allemande, mais il fut détruit par les nazis (à  l’exception du coq qui le coiffait et qui avait été mis à l’abri) sans doute en représailles à la destruction en 1918 du monument du Kaiser Guillaume 1er, érigé à Woerth , qui fut d’ailleurs le cadre de la défaite suivante de cette guerre de 1870 . De nombreux monuments allemands ou français commémorent les combats successifs et jalonnent le territoire.

La journée s’est poursuivie avec la visite de la vieille ville de Wissembourg arrosée par la Lauter et entourée d’une double enceinte fortifiée. Cette cité compte de nombreuses maisons anciennes typiques. La découverte de la ville était conduite par M. Roland Kany, médecin généraliste retraité  ayant exercé dans la cité et qui nous avait été présenté par Michel Saurfelt.

Notre guide a attiré notre attention sur de nombreuses maisons remarquables et nous a raconté de nombreuses anecdotes relatives à celles-ci : La fameuse maison du sel, sans aucun doute la plus connue avec son toit immense correspondant à quatre niveaux ! Hôpital en 1148, elle est devenue abattoir en 1510 et sert également à partir de 1610 de dépôt de sel.

La petite Venise (Schlupf) offre une belle vue sur les vieux quartiers pittoresques. La maison des corporations de 1430 ( Holtzapfel), résidence de l’avoué impérial puis hostellerie, accueillit Napoléon 1er en 1806 ; au-dessus de la porte d’entrée on a pu remarquer les armoiries de l’Empire et de la ville portées par Hercule.

L’hôtel Stanislas construit en 1717 par le receveur de l’Ordre Teutonique a été mis à la disposition du roi polonais en exil, Stanislas Lecszcynski dont la fille Marie épousa Louis XV  à Strasbourg,  le 15 août 1725.

L’ancienne église des dominicains de 1288, désaffectée lors de la Réforme fut tour à tour : hôpital, caserne, écurie et garage ! Le cadre reste remarquable.

Une autre maison intéressante est celle des tanneurs de 1550, bel exemplaire de la Renaissance alsacienne. Elle est reconnue désormais comme la « Maison de l’ami Fritz ».

La maison Vogelsberger fut  construite en 1540 par ce recruteur de lansquenets, représenté avec ses lieutenants et ses armoiries sous le balcon dominant la Lauter. En 1547, le propriétaire fut accusé de trahison par Charles Quint et exécuté pour avoir assisté avec 300 soldats au sacre du roi de France Henri II.

Le repas fut pris au restaurant de l’abbaye à la satisfaction générale, malgré la durée excessive, qui a certes favorisé la convivialité mais perturbé un peu le programme de l’après-midi. Celui-ci a commencé par la visite de l’église, la plus grande d’Alsace après la cathédrale de Strasbourg, à l’origine, église abbatiale des moines bénédictins, fondateurs de la ville. Du XIe siècle, seule subsiste la tour carrée du clocher. L’église gothique a été construite fin XIIIe et début XIVe. Nous y avons admiré des fresques, notamment Saint Christophe qui mesure 11 m, mais aussi celles présentant la vie du Christ. Un concert débutant à 16 heures, nous avons quitté l’édifice après quelques mesures d’orgue, non sans avoir visité la chapelle du XIe siècle avec une reproduction du fameux vitrail représentant la tête du Christ et le cloître inachevé.

C’est Altenstadt et son église romane qui a constitué la prochaine étape. Le contraste a été frappant à la fois par sa taille réduite par rapport à l’abbaye et surtout par son style roman, beaucoup plus austère et plus sombre.

 

Enfin dernière étape, Hunspach, village alsacien typique, «  préféré des Français », caractéristique pour son style uniforme des maisons.

Toutes les maisons sont de couleur blanche, leur façade le plus souvent perpendiculaire aux rues, avec une disposition en L ou en U. La maison du maître, avec pignon sur rue, est composée de deux étages d’habitation et au-dessus d’un étage de stockage ou de séchage. Les bâtiments agricoles sont perpendiculaires et délimitent la cour et l’aile supplémentaire, quand elle existe, abrite également les communs, mais aussi les logements des ouvriers agricoles. Il n’y a jamais de portail pour fermer les cours, à la grande satisfaction des visiteurs.

Deux particularités architecturales très répandues à Hunspach sont à relever :

  • Les inscriptions sur les poteaux corniers, à savoir : les dates de construction et les initiales des propriétaires de l’époque.
  • Les vitres bombées qui augmentent l’entrée de la lumière tout en protégeant contre les regards curieux des visiteurs.

 

C’est, fatigués mais satisfaits que nous avons pris le chemin du retour avec une arrivée à 19 h 30 à Villé.