Repères historiques
Le mercredi 8 octobre, André MULLER, maire de Saint-Martin, a invité les membres de la SHVV à une visite guidée de la taillanderie LEHMANN.
La taillanderie a été créée en 1788 par François-Joseph WITTMER, comme le prouve le linteau sur la porte du foyer. Il décède entre 1810 et 1812, ses héritiers lui succèdent, puis vendent la taillanderie en 1815. Elle est ensuite exploitée par divers propriétaires, dont Joseph Émile ULRICH qui la cède à Alphonse LEHMANN dès 1922 (l’inscription au cadastre date de 1925). Après son décès, ses deux fils, Lucien et Florent constituent la Société LEHMANN Frères. Après la disparition de Lucien en 1984, Florent travaille tout seul jusqu’en 1991, année de sa retraite. Il rallumera encore le feu de la forge à l’occasion d’une fête, pour réparer un outil ou pour rendre service.
Depuis le 23 janvier 2008, date du décès de Florent, la forge n’est plus en activité. Il a été le dernier taillandier d’Alsace, peut-être de France. (extraits du texte d’André DUBAIL paru dans l’annuaire 2010 de la SHVV).
La visite
La forge est restée en l’état où Florent l’a quittée. En entrant, à gauche une palette d’outils que les frères LEHMANN fabriquaient : merlin, hache de pré, coin à fendre, binette, pioche, houe, écorçoir, feuille de boucher, serpe, qu’ils livraient pourvus de manches en bois. André DUBAIL rapporte que leur catalogue comptait 74 outils différents. Ceux-ci étaient façonnés selon des modèles et des tailles définis : on n’utilisait pas les mêmes outils à Thann qu’à Cernay ou encore ailleurs ! A noter aussi, la confection de marteaux et d’enclumes pour battre les faux.
Parmi tous les objets fabriqués sur place, une montre JAZZ en forme de houe (l’usine JAZZ de Wintzenheim en avait commandé 4 500 exemplaires).
André MULLER explique que « la matière première venait en barres du côté de la Sarre ».
En face de l’escalier par lequel on accède à l’atelier, deux foyers : un grand et un plus petit. « Le charbon venait par le haut. » Deux enclumes également. « La qualité de l’outil était estimée selon le son qu’il produisait. »
En place encore également, la meule à aiguiser et, accrochée au mur Ouest, une impressionnante série de pinces pour tenir le métal chauffé. « Chaque pince avait son utilité. L’un des frères tenait le gros marteau, l’autre le petit et la pince. » .
On remarque aussi la présence de grandes bottes, de tabliers de protection, de bons de commande !
« Au début, tout marchait à l’eau. Elle partait de l’écluse à côté du presbytère. Ils avaient aussi droit à l’eau de l’Andlau si elle venait à manquer ici. En 1928, l’électricité a remplacé l’énergie hydraulique. »
La taillanderie a été victime d’un incendie en février 1977, ce qui nécessita la remise à neuf de la charpente. Depuis cette date, aucune transformation n’a eu lieu.
André MULLER souhaite que la commune de Saint-Martin puisse acquérir la taillanderie et « la conserver dans son jus. »
Les photos ci-dessous sont de Martine Naas.
Vous pouvez accéder à l’article complet sur la taillanderie paru dans l’annuaire de la SHVV de 2010 en cliquant sur le bouton.
Lucienne Fahrlaender














